Publication "Innovation&Immobilier" du 15 février 2017:
La république est numérique depuis octobre 2016 ce qui donne le ton à la suite de l'histoire
L’immobilier quant à lui doit se réinventer et suivre la même direction.
Mais les ordres des corporations professionnelles se dressent déjà contre la transformation numérique avec le très célèbre argument du "on a toujours fait comme ça donc continuons". Ils veulent ainsi adapter la législation historique du secteur immobilier à l'évolution des usages professionnels. C'est ainsi que certains tiennent comme à la prunelle de leurs yeux à notre chère loi MOP ou bien au bail commercial.
Erreur, on ne construit pas le futur avec le passé. Une pensée largement partagée par bon nombre de disrupteurs dont Elon Musk et ses acolytes.
Néanmoins, pour ne citer qu’eux : l’ordre des avocats, des notaires, des architectes ou encore les fédérations professionnelles détentrices des très convoitées cartes professionnelles immobilières, voient leur modèle économique menacé.
La loi de modernisation de l’économie a déjà tenté de faire tomber une partie de ces oligarchies héritées de l’ancien régime et qui prônent l’immobilisme dans notre secteur.
Nous pouvons comprendre cette tendance des passéistes qui ont peur du futur ou plutôt du présent : la gouvernance est dorénavant passée du côté des usages et n'est plus imposée par la législation. Cette législation qui doit donc s'adapter pour appuyer la transformation.
La République Numérique c’est aussi cette contribution à tout un chacun à l’écriture de la loi relative au Numérique sur la plateforme de l'Etat www.republique-numerique.fr.
Cependant, les entités immobilières du futur dites hybrides arrivent à grands pas sur le marché. On ne peut pas les catégoriser en « maitre d’œuvre », « maitre d’ouvrage », « entreprise de bâtiment », « syndic », « broker » ou autre dénomination connue, ce qui participe à gêner les donneurs d’ordre traditionnels de notre secteur. Car oui, pour entrer dans le monde de l'immobilier, il faut pouvoir être mis dans une case, une catégorie : ça rassure.
On peut citer des acteurs de la finance immobilière tels que Wiseed capable de lever 1M€ dans la journée pour financier un projet immobilier. Car le crowdfunding immobilier ce sont aujourd'hui 17 plateformes qui ont levé près de 60M€ en 2016.
Il y aussi les acteurs du big data tels que HBS Research qui constitue la plus grande base de données sur les immeubles en France et prépare des évolutions prochainement. Ou encore des sociétés œuvrant à l’évangélisation de la maquette numérique et du BIM telles que Foundation et ses activités de gestion numérique du patrimoine.
Heureusement, certains acteurs historiques bougent des lignes et pensent à l’avenir de leur profession et du secteur. C’est le cas de BTP Consultants qui, sous l’impulsion de son fondateur Patrick Vrignon, a mis en place une application numérique nommée Check Solution destinée à vérifier les contraintes réglementaires au sein des maquettes numériques sur le logiciel Solibri. Nombre de personnes se disent « choquées » par ce comportement qui conduirait à la fin de l’obligation de recours au bureau de contrôle alors remplacée par l’intelligence artificielle du logiciel. D’autres, comme Patrick Vrignon, pensent plutôt qu’ils ne peuvent arrêter le mouvement du numérique et que, plutôt que de le contrer ou de l’ignorer comme font certains, préfèrent sauter à pieds joints dedans et faire partie des précurseurs.
De leurs côtés, les grands industriels et fabricants du secteur peuvent saisir l’opportunité d’inonder le marché de leurs objets numériques qui ne sont pas moins que les avatars virtuels de leurs traditionnelles bibliothèques de matériaux, de mobilier et de matériel. C’est ce que permet aujourd’hui la société BIM Object en les accompagnant dans la mise en place de ces objets totalisant à ce jour près de 33000 familles de produits et 240000 objets BIM.
Dans cette dynamique initiée par des disrupteurs mais aussi par des acteurs historiques qui se transforment, l’avenir appartient donc à ceux qui prennent le risque de sortir des sentiers battus et d’inventer l’avenir. Un pari qui paie puisque la plupart de ces entreprises font des croissances à deux chiffres.
Pour ma part j’ai décidé d’en faire partie en tentant toujours de nouvelles aventures professionnelles et en impulsant l’innovation autant que faire se peut dans tous les projets immobiliers sur lesquels je suis sollicitée. Vous aussi, si vous ne voulez pas faire partie des « morts » : transformez-vous !
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